DATE | LIEU | ADRESSE | TELEPHONE | WEB | DISPO |
---|
Printemps des comédiens : Carmen
Après la traversée de Phèdre en solitaire, voici Carmen. pour voix unique. Un prodige pour un opéra. Mais rien n’est impossible à François Gremaud : l’auteur suisse poursuit sa relecture des chefs d’œuvre, littéraires, musicaux, chorégraphiques, avec ce récit plein de joie. Faire rire avec Phèdre, déjà, c’est osé. Mais enfin, cela nous renvoie au Minotaure et l’épaisseur des siècles amortit les douleurs. Carmen, c’est autre chose : femme libre, oiseau rebelle, morte poignardée, elle parait d’autant plus proche à l’heure de MeToo… Rien pour effrayer François Gremaud pourtant. Vous croyez connaître Carmen, Mérimée, Bizet et l’œil noir qui nous regarde ? Ecoutez Rosemary Standley, seule en scène comme Romain Daroles l’était pour Phèdre, expliquer, disséquer, passer de l’écrivain Mérimée aux librettistes Meilhac et Halévy, chanter aussi, chanter bien sûr… Et avec elle, réjouissons-nous de ce qui fait la quintessence des arts vivants : ces pépites d’émerveillement partagé que recèlent les mots et les notes. Ou les gestes : ceux de Giselle en l’occurrence, danseuse elle aussi infortunée, qui, un peu plus tôt dans la journée, aura installé le deuxième volet de ce triptyque dédié aux destins féminins tragiques. Destins qui n’en sous-tendent pas moins un étonnant hymne à la joie. « La joie d’être au monde », dit François Gremaud.